23andMe, l’un des leaders des tests ADN destinés aux particuliers, vient de vendre les données génétiques de ses 5 millions de clients au géant britannique de l’industrie pharmaceutique GlaxoSmithKline pour 300 millions de dollars. Un partenariat qui suscite la controverse.
Fondée en 2006, l’entreprise californienne 23andMe est spécialisée dans les tests d’ADN à destination des particuliers. Elle permet à ses clients de remonter leur arbre généalogique de façon fiable pour découvrir qui sont leurs ancêtres lointains.
Après avoir vendu 650000 fichiers au géant de l’industrie pharmaceutique Pfizer en 2015, la firme vient de vendre l’intégralité (ou presque) de sa base de données à GlaxoSmithKline pour 300 millions de dollars. L’industriel britannique, qui serait à l’initiative de cette transaction selon Reuters, pourra donc accéder aux données génétiques des cinq millions de clients de 23andMe.
A priori, cet échange est fondé sur de bonnes intentions. Ensemble, les deux entreprises comptent utiliser ces données pour développer de nouveaux traitements médicaux. La PDG de 23andMe, Anne Wojcicki, se réjouit d’ailleurs dans un communiqué de contribuer à l’avancée de la médecine.
23andMe : le partenariat avec le géant pharmaceutique GSK soulève des inquiétudes
Cependant, ce partenariat inquiète plusieurs spécialistes. Ainsi, le président de l’organisme non lucratif Center for Medicine in the Public Interest, Peter Pitts, avoue à Time.com que la confidentialité des données des clients de 23andMe pourrait être compromise par cet accord. Selon, à l’instar de la fuite de données massive de Facebook dans l’affaire Cambridge Analytica, les cinq millions de clients de 23andMe risquent d’être victimes d’un ” data leak “.
Le docteur Arthur Caplan, chef de la division de l’éthique médicale à la faculté de médecine de New-York, s’offusque quant à lui de constater que l’industrie pharmaceutique compte utiliser ces données pour créer de nouveaux médicaments et les vendre à prix d’or. D’autant que les clients de 23andMe doivent déjà payer au moins 70 dollars pour un test ADN.
Face à ces critiques, 23andMe assure que la confidentialité des données de ses clients reste ” une priorité absolue “ et que ces données ne permettent pas d’identifier les utilisateurs de ses services. En outre, la firme rappelle que 80% de ses clients ont donné leur accord pour que leurs données soient utilisées à des fins de recherche médicale.
Source : lebigdata.fr