Le lundi 28 octobre, Facebook a lancé Preventive Health aux US, un outil qui encourage les utilisateurs à se soumettre à des tests préventifs et aide les personnes non assurées à trouver des centres de santé financés par le gouvernement fédéral.
Une première tentative avortée en 2018
Déjà éclaboussé par le scandale Cambridge Analytica début 2018 et la découverte que les données du réseau social ont été exploitées illégalement pour influencer les élections présidentielles américaines de 2016, Facebook avait été de nouveau mis à l’index en avril de la même année par les révélation du site CNBC.
CNBC affirmait alors que Facebook avait commencé en 2017 à contacter des hôpitaux dans le but de collecter les données de santé anonymisées de leurs patients. La firme souhaitait notamment recevoir des renseignements sur les problèmes de santé et l’âge des malades afin d’associer les données de santé aux comptes des utilisateurs de son réseau social pour proposer à ces derniers des soins de santé personnalisés et adaptés à leur situation.
Officiellement, l’objectif de Facebook était de permettre aux professionnels de la santé de prendre en compte la vie sociale de leurs patients afin de préconiser des traitements plus adaptés. Suite à cette révélation, Facebook a pris la parole pour expliquer qu’il s’agissait d’un programme de recherche visant à faire avancer le secteur des soins de santé et a finalement interrompu le programme en mars 2018 avant même que les données n’aient été collectées.
Preventive Health : un nouvel outil de prévention basé sur le profil de l’utilisateur
À l’aide des données de profil comme l’âge et le sexe, Facebook suggère désormais des tests tels que le contrôle de la pression artérielle, du taux de cholestérol ou encore une mammographie. Grâce à cet outil, les utilisateurs peuvent indiquer qu’ils ont déjà subi ce test et définir un rappel pour l’échéance du prochain test, en fonction des calendriers établis par des sociétés savantes telles que l’American Heart Association et l’American Cancer Society.
Selon le « Center for Disease Control », l’outil de prévention de la santé met l’accent sur les maladies cardiaques et le cancer, les deux principales causes de décès aux États-Unis. Mais l’outil enverra également des rappels pour se faire vacciner contre la grippe au moment opportun. Les informations contenues dans l’outil résultent du travail de Facebook avec des organisations telles que l’American Cancer Society, l’American College of Cardiology, l’American Heart Association et le CDC.
Freddy Abnousi, responsable de la recherche au sein du pôle Soins et santé de Facebook dans une interview accordée à The Verge, Preventive Health ne sera relié à aucun dossier médical. L’outil ne permettra donc, en théorie, pas au réseau social d’accéder à d’éventuelles données confidentielles, ni même de partager des informations sensibles avec nos contacts.
Afin de rassurer ses utilisateurs les plus sceptiques sur les dérives possibles d’un tel outil, Facebook promet également de ne pas utiliser d’autres paramètres que l’âge et le sexe de l’utilisateur (comme son historique de navigation où ses centres d’intérêt) pour affiner la personnalisation de son profil santé, mais aussi de ne pas communiquer les informations recueillies à des organismes tiers, comme des compagnies d’assurance par exemple, qui pourraient potentiellement s’en servir pour pénaliser un client.
La société a aussi déclaré que les données ne seront accessibles qu’à un nombre restreint d’employés de Facebook chargés de l’exécution de l’outil.