L’association professionnelle Les entreprises de télémédecine (LET) a réalisé la première étude collective post-COVID. Elle dresse le paysage des pratiques françaises, depuis le profil des téléconsultants jusqu’à la manière dont se passe la téléconsultation.
Un moyen de lutter contre les déserts médicaux
Les enseignements sont nombreux. « Je ne veux retenir qu’un chiffre : les téléconsultants sont deux fois plus nombreux que la population générale à ne pas avoir de médecin traitant [27,6 % contre 11 %, NDLR] », souligne le président du LET, Maxime Cauterman (Livi), qui y voit la capacité de la télémédecine à lutter contre les déserts médicaux . De fait, 25 % des téléconsultants habitent un désert médical contre 17,3 % des Français. A noter que le zonage des déserts ayant évolué depuis l’étude, ce point devra être confirmé à l’avenir.
Le téléconsultant est surreprésenté dans les déserts médicaux, mais la téléconsultation est le fait de toutes les classes sociales puisque 73 % ont le tiers payant, 4,4 % n’ont pas la Sécurité sociale et presque 8 % bénéficient de la complémentaire santé solidaire.
Un téléconsultant plutôt jeune et féminin
Les téléconsultations sont retombées en France à moins de 10 % des consultations médicales. Le téléconsultant a 30 ans d’âge moyen, contre 48 ans pour la population française. Une génération active, connectée, qui va traditionnellement peu chez le médecin et n’a d’ailleurs souvent pas de médecin traitant, en Ile-de-France. Le téléconsultant est aussi avant tout une femme, dans 64 % des cas. Sans doute parce qu’elles se chargent plus souvent des rendez-vous médicaux des enfants. Les plus de 50 ans et les moins de quinze ans ne représentent chacun que 9,7 % des téléconsultants.
Pour consulter avant tout un médecin généraliste
La téléconsultation, qui inclut à 97 % la vidéo, se fait essentiellement sur rendez-vous (88 %) et avec un généraliste (89 %) plutôt qu’un spécialiste. Elle dure en moyenne 10,5 minutes (6,8 minutes de durée médiane), soit moins qu’une consultation physique (18 minutes en moyenne). Mais il faut y rajouter le temps de rédaction par le télémédecin, après déconnexion, de divers documents dont l’ordonnance, à laquelle aboutissent 89 % des téléconsultations (à comparer à 81 % pour les consultations physiques).
Méthodologie
Les sociétés de services d’accès à la téléconsultation Doctolib, Livi, Qare, Teladoc, Medadom, Feeli et Tessan ont chacune remonté les données anonymisées de 12.000 téléconsultations effectuées par leur intermédiaire sur quatre mois en 2021 (entre début août et fin novembre 2021). Soit un échantillon représentatif du 1,8 million de téléconsultations faites durant la période.